Alors que l’arrêté préfectoral imposant des mesures de restriction vient d’être publié, le ROSO demandera lors du prochain comité ressource en eau un moratoire sur toutes les nouvelles demandes de forages d’eau (hors eau potable) dans le département.

Il aura fallu plusieurs jours au ROSO pour aller à la pêche aux données sur les sites publics, les analyser et les compiler.

Alors que les nappes sont au plus bas, est-il encore raisonnable d’accorder les nouvelles demandes de forages ? Le principe de précaution, la sagesse et le bon sens impliquent à tous de faire une pause dans l’augmentation constante des prélèvements, à défaut de pouvoir les réduire considérablement par la volonté des uns et des autres. Il faut savoir que dans le département de l’Oise,  pour les prélèvements eau potable « Activités économiques et industrie » :

  • en 2017, il a été prélevé 73 millions de m3 ;
  • en 2020, ce sont 126 millions de m3 qui ont été prélevés (dernières données publiées).

Le ROSO a recensé toutes les autorisations de forages délivrées en 2021 (12) et 2022 (23), contre 3 en 2020, ce qui amène à autoriser environ 1 million de m3 (2021) et 2,3 millions de m3 en 2022, essentiellement pour des forages agricoles. Il n’y a jamais eu autant de demandes et d’autorisations que ces 2 dernières années où la situation s’aggrave. Une telle pression sur les nappes n’est pas acceptable et le moratoire devrait permettre de stabiliser la situation, voire l’améliorer. Il sera toujours temps de reprendre en fonction de l’évolution de la situation.

Du coté eau potable la situation est assez stable depuis plusieurs années, autour de 43 millions de m3, et pour l’industrie et les activités économiques 58 millions de m3. Côté agriculture nous sommes passés de 5,2 millions de m3 en 2016 à 17 millions de m3 en 2020 (+ 227 %), et un volume estimé encore en hausse à 20 millions de m3 en 2022.

Sources pour les données : Banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE), Les agences de l’eau