En effet toutes ces communes ont pour point commun d’être alimentées par les forages situés sur la commune d’Oger Saint Vincent. Ces forages et les champs captant sont reconnus au titre des captages Grenelle et très vulnérables. Ils ont aussi pour particularité d’être exposés à la culture des betteraves et aux redoutables herbicides utilisés. Nous pensons que nous avons trouvé là la médaille d’or départementale de la contamination des eaux aux métabolites de la Chloridazone à savoir le chloridazone desphnényl et chloridazone méthyl desphényl. En effet, le taux de desphényl atteint 3,26 µg/l le 8 décembre 2021 (seuil de qualité 0,1µg/l) et le total pesticides 4,885 µg/l (seuil de qualité 0,5 µg/l). C’est donc 32 fois le seuil de conformité pour les métabolites et 10 fois le seuil pour le total pesticide. Mais c’est sans compter sur le discours et les éléments de langage rédigés par l’ARS et relayés par les services de l’Etat que nos adhérents nous remontent. Ils se veulent rassurants : « Pour rappel la limite de qualité de 0,1µg/l en eau distribuée fixée pour chaque molécule de pesticides ou de métabolites n’est pas fondée sur une approche toxicologique et n’a donc pas de signification sanitaire ». Oui mais l’arrêté ministériel du 11 janvier 2007 relatif aux limites de références et de qualité des eaux brutes destinées à la consommation humaine mentionnées aux différents articles de la code de la santé publique stipule : « Les limites de qualité des eaux brutes utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine sont définies en annexes 2 et 3 de l’arrêté ». Il ressort que la valeur limite est fixée à 2 µg/l par substances individuelles y compris les métabolites et 5 µg/l pour les pesticides. En fonction de ces dispositions réglementaires, les valeurs réglementaires des eaux douces utilisées sur les forages d’Oger Saint-Vincent sont dépassées pour les métabolites et atteintes pour la valeur totale pesticides. Aussi combien de temps encore sera-t-il autorisé à utiliser ces forages pour la production de l’eau potable ? Le ROSO, de son coté, demande que de l’eau de source soit mise à disposition de toutes les personnes fragiles, femmes enceintes et nourrissons de ces communes sans attendre. L’Etat devra trancher rapidement cette médaille d’or ! Si le monde agricole a su démontrer la fragilité du modèle de la culture de la betterave sans néonicotinoides, il s’est bien gardé de communiquer sur l’utilisation des herbicides au chloridazone, amenant à ce jour à la non-conformité de la quasi-totalité des captages d’eau potable du département de l’Oise. Ce sujet de la contamination des forages entrainera probablement le traitement au charbon actif des forages contaminés et, par conséquence, des millions d’euros de dépenses publique. Les mesures de prévention que le législateur a su imposer dans différents textes réglementaires patinent depuis plus de 15 ans par l’inaction des élus en qualité de personne responsable de la distribution de l’eau (PRDE). Ceci a pour conséquence d’engager le ROSO dans diverses actions juridiques. Les deux dernières, en janvier et février, sont des recours contre la commune d’Oursel Maison et le syndicat des eaux du plateau de Thelle devant le tribunal administratif. Il n’est pas à exclure une action devant la juridiction pénale pour mise en danger de la santé d’autrui. Affaires à suivre… |