Depuis plus de 10 ans le ROSO est resté constant dans ses interrogations et son avis plus que réservé sur le projet de Canal Seine Nord Europe. Au moment ou l’état vient de donner son feu vert au financement de sa part, ce n’est pas la réunion de cette semaine entre la Société du Canal Seine Nord Europe (SCSNE) et le ROSO qui a contribué à diminuer nos inquiétudes.

En effet ce projet est consommateur de terres agricoles (consommation non prise dans le projet de SRADET de la région), consommateur d’eau et, enfin, très optimiste en terme de report des marchandises transportées sur la route vers le fluvial.

La SCSNE nous a confirmé entre autre :

  • le pompage de 20 millions de m3 par an dans l’Oise pour compenser les pertes en eau du canal ;
  • la remontée de cette eau pompée au niveau de l’écluse de Montmacq sur plus de 50 kilomètres vers le nord et la création d’une retenue artificielle de 14 millions de m3 prés d’Allaines dans la Somme ;
  • un bilan carbone neutre au bout de 13 ans

Cette société a  été créée pour la conception et la réalisation de l’ouvrage. Après il appartiendra aux acteurs et collectivités de lier cet outil à la dynamique du territoire. Dans le débat « toujours en cours » jusqu’aux prochaines enquêtes publiques, le ROSO compte bien continuer à mettre ces données en regard des réalités de nos territoires. Nous doutons fortement sur l’apport de ce projet à la dynamique transport et industriel de la région face aux contexte économique et environnemental actuel. Si la SCNSE annonce des chiffres sur les marchandises transportées, ces deniers ne portent que sur les productions agricoles, matériaux de construction et ferreux. Quel sera l’impact de ce projet sur le réel transfert de la route vers le fluvial ? Au moment du développement du marché de l’e-commerce dans les modes de consommation, nous doutons qu’Amazon, par exemple, soit un utilisateur de ce mode de transport. Nous assistons au développement de zones logistiques actuellement dans le département de l’Oise prés des axes routiers et bien loin du futur canal ! Peut être que les irrigants de la région de Compiègne en manque d’eau pour les cultures trouveront là un moyen de faire un bypass avec la canalisation du canal ?