En guerre contre l’aérodrome de Persan-Beaumont
Pour les habitants du Mesnil-en-Thelle, les nuisances sonores générées par l’aérodrome voisin de Persan-Beaumont (Val-d’Oise) sont devenues insupportables. « Impossible de faire abstraction, c’est extrêmement gênant », témoigne Didier Malé, qui vit près de l’église du village.
Président de l’association de défense de l’environnement le Roso (Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise), il se bat depuis plusieurs années au côté d’une autre association locale, le Petit Rapporteur Mesnilois, pour que soient définies « des règles de bon usage de l’aérodrome ». Ce dernier est aujourd’hui géré par Aéroports de Paris et accueille diverses activités.
On compte 314 mouvements par jour en fin de semaine (Didier Malé, Président de l’association de défense de l’environnement, le ROSO)
« Il ne s’agit évidemment pas de les interdire, mais que chacun y trouve son compte et que nous, riverains, puissions vivre tranquilles. Encore récemment, j’ai reçu le mail d’une personne qui vient de s’installer au Mesnil-en-Thelle : celle-ci m’expliquait que si elle avait su, elle n’aurait jamais acheté sa maison ici ! » Situé sur les communes de Bernes-sur-Oise et de Bruyères-sur-Oise (Val-d’Oise), le terrain d’aviation a totalisé 62 000 mouvements (décollage et atterrissage) en 2011, dont des vols de nuit. Aux petits avions de tourisme se
mêlent des ULM, parfois des hélicoptères, et une activité de voltige « particulièrement bruyante ». « 70 % des mouvements ont lieu les vendredis, samedis et dimanches. Selon mes calculs, on en compte 314 par jour en fin de semaine, entre 10 heures et 17 heures. Or, c’est précisément à ce moment-là que l’on aspire à un peu de tranquillité », indique Didier Malé.
Pour améliorer la cohabitation des usagers et des riverains, un projet de charte de l’aérodrome a été lancé.
Rejeté par les associations en 2006, il devrait être bientôt réétudié. Les riverains militent notamment pour un aménagement des horaires d’exploitation, avec des « plages de silence » le week-end et les jours fériés.
Ils souhaitent aussi que des mesures soient prises contre « les pilotes qui ne respectent pas les couloirs et qui survolent largement les habitations ».
« J’ai vu des avions passer au-dessus de l’église. Ça pose un problème de sécurité : et s’ils s’écrasent sur les maisons ? Des accidents, il y en a déjà eu », rappelle Didier Malé.
Le Parisien – 6 novembre 2012 – FLORIAN NIGET
« Nous sommes prêts à négocier » FRANCIS VITAL président de l’Association des usagers de l’aérodrome de Persan-Beaumont Représentant de l’Association des usagers de l’aérodrome de Persan-Beaumont, Francis Vital a conscience des nuisances : « Je peux comprendre que l’on se plaigne du bruit, même si, grâce aux nouveaux moteurs, les avions en font de moins en moins. » Le président de l’AUAPB ne nie pas non plus les débordements, comme le non-respect par certains pilotes des trajectoires et/ou altitudes autorisées : « Nous comptons plus de 1 000 pilotes et, dans le lot, il y a forcément des gens qui font plus attention aux règles que d’autres. |