Comme il l’avait annoncé lors du Coderst du 24 avril 2025, le ROSO a choisi d’attaquer les arrêtés préfectoraux qui autorisent les sociétés PRD et SCCV MEME à exploiter des plateformes logistiques dans le périmètre de la communauté de communes des Sablons (Esches et Saint-Crépin-Ibouvillers).

En effet, alors que de nombreux projets sont déjà installés dans cette zone de l’Oise, la communauté de communes des Sablons poursuit l’artificialisation des terres agricoles de manière complètement démesurée et de façon contraire aux objectifs du SRADET des Hauts de France approuvé. Alors que la grande majorité des membres du Coderst a voté contre ces projets, l’État n’a pas choisi de bloquer le développement de ces zones logistiques comme il a pu le faire sur la zone Belle-Église/Chambly.

Le ROSO n’avait donc pas d’autres choix que de s’en remettre à la justice du tribunal administratif d’Amiens. Cependant le ROSO a de nombreux griefs à faire valoir sur ces zones de notre département vis-à-vis d’entrepôts logistiques :

  • Impact considérable de l’augmentation du trafic routier sur les routes départementales du secteur ;
  • Délais de cinq ans non respecté pour la mise à jour de la carte de trafic et bruit des infrastructures de transport terrestre de l’Oise ;
  • Non prise en compte de l’accidentologie du Sud de l’Oise ;
  • Routes départementales non adaptées à l’augmentation du trafic (RD 105 , RD 609) ;
  • Traversée de villages ;
  • Ressource en eau non prise en compte (quantité et qualité dans la vallée de l’Esches) ;
  • Insuffisance des stations d’épuration (Méru et Ivry-le-Temple) ;
  • Disparition des terres agricoles ;
  • Impact sur le milieu naturel ;
  • Non respect du ZAN et du SRADET.

Sur tous ces éléments, le ROSO constate la convergence de ses arguments avec le rapport annuel 2024 de la MRAE (Mission Régionale de l’Autorité Environnementale) des Hauts-de-France :

  • l’analyse des impacts du trafic routier généré par les projets est souvent insuffisante. Cette analyse se cantonne en général au trafic routier dans l’enceinte ou à proximité immédiate du projet même lorsque le projet est susceptible d’avoir des effets majeurs au-delà, tant sur le bon fonctionnement des réseaux routiers que sur les nuisances associées. Les possibilités de desserte ferrée ou par voie navigable sont rarement étudiées.
  • des absences d’impacts sur la ressource en eau ou sur la qualité des sols à démontrer.

En gestation depuis des mois, une charte poids lourds et un schéma départemental de la logistique – dont le ROSO ne connait pas le contenu – arrive bien trop tardivement. Et avec quelles contraintes ?

Alors que le principal syndicat agricole de France répète inlassablement agir pour la souveraineté alimentaire de la France, il n’est pas motivé à défendre les terres agricoles de l’Oise au profit de la logistique ! Il se contente de valider les études de compensations agricoles des promoteurs et de comptabiliser les sommes versées et bloquées à la caisse des dépôts.