« Dans un village de 2 400 habitants où il fait bon vivre, cette cité n’a pas sa place! » Au Mesnil-en-Thelle, juste à côté de Chambly, le projet de construction d’un nouveau lotissement suscite l’opposition farouche de quelques riverains.
Soutenus par des associations, ils refusent catégoriquement l’aménagement au nord de la commune d’un ensemble devant permettre d’accueillir, à terme, environ 500 habitants supplémentaires.
Quelque 177 logements – sociaux ou en accession à la propriété, en majorité des pavillons et deux bâtiments collectifs – sortiront de terre au lieu-dit Les Basses coutures, sur un terrain actuellement inoccupé de 10 ha.
« C’est du bétonnage, et surtout, comment fera-t-on pour absorber cette population? », s’inquiète Didier Malé, résident du centre-bourg et président du regroupement associatif le ROSO.
Des recours ont été déposés devant le tribunal administratif. « Cela va représenter 1 000 véhicules minimum, car ici, il n’y a pas de transport public et peu d’emploi. Les infrastructures routières ne sont pas du tout adaptées, l’espace et les équipements publics non plus. Rien n’a été prévu. Enfin, cette zone est survolée la nuit par les avions de l’aérodrome voisin de Persan-Beaumont : c’est extrêmement dangereux! », proteste Didier Malé.
Pilotés notamment par le promoteur immobilier Nexity, les travaux n’ont pas encore commencé. Le permis d’aménager a été délivré en novembre. « Les travaux seront réalisés progressivement sur douze ans, en trois phases jusqu’en 2025-2028. Cela a été prévu dans le cadre du plan local d’urbanisme (en 2012). Nous n’avions plus de terrains disponibles. C’est un projet global, qui comprend aussi la création d’un équipement type collège si besoin, et la réalisation d’une déviation pour éviter la traversée du Mesnil, un axe fréquenté par 9 000 véhicules/jour », justifie le maire (SE) Alain Duclercq.
Ses opposants lui reprochent de mettre à mal « le caractère rural » du village. Il répond : « Il nous faut 27 à 30 habitants de plus par an pour que les services continuent à fonctionner dans la commune. Les fermetures de classes se succèdent. Notre supérette a été mise en vente faute de clients. Le bureau de poste est toujours là, mais pour combien de temps? » En 25 ans, le Mesnil-en-Thelle a gagné moins de 200 habitants. « Nous devons impérativement augmenter et renouveler la population, sinon nous allons crever! », alerte le maire.
Le Parisien – 4 février 2014