Le Conseil Général prive le ROSO de subvention

Le ROSO plie mais ne rompt pas. Le Regroupement des Organismes de Sauvegarde de l’Oise, qui rassemble quatre-vingt-dix associations de défense de l’environnement partenaires, vient d’être amputé de subventions vitales pour son avenir.

« Nous venons de recevoir un courrier du Conseil Général qui nous inique ne pas reconduire les 2 000 euros de subvention annuelle auxquels nous avions droit depuis plus de quinze ans », déplore Didier Malé président du ROSO. Cette mauvaise surprise  ne sonne pas pour autant le glas de cette association très active  dans le département, mais va considérablement l’affaiblir.

« Cette somme nous permettait de tenir à flot notre budget de fonctionnement, même si la majorité de nos bénévoles  ne comptent pas les kilomètres parcourus et les frais annexes. Nous fonctionnons à l’année avec 10 000 euros, ce n’est pas énorme », précise Didier Malé.

Le ROSO s’implique souvent dans des conflits opposant des associations environnementales à des collectivités locales ou à des grandes entreprises.Souvent il se voit contraint d’engager des avocats pour mener des combats juridiques se terminant le plus souvent devant les tribunaux.

Nous avons un fond pour les litiges. Le moindre avocat du Conseil d’Etat coute 1 000 euros, mais c’est nécessaire pour défendre le cadre de vie des habitants. Si on perd un procès on doit verser 1 500 euros d’amende. Cette privation de subvention va considérablement freiner nos démarches », assure le président.

L’association de défense de l’environnement partenaire critique et parfois contradicteur des pouvoirs publics dans l’Oise, n’hésite jamais à prendre des positions tranchées envers certains projets, comme le nouveau plan d’exposition au bruit de l’aéroport Beauvais-Tillé.

« Nous ne voulons pas faire de l’alarmisme mais nous pensons à un règlement de compte lâche Didier Malé. Nous avons envoyé un mail demandant les motifs de cette annulation de subvention, nous attendons toujours la réponse ».

Contacté, le Conseil général n’a pas souhaité donner d’explication à son geste. « Ce que je constate, c’est que le département a un budget de 1,9 millions d’euros dédié à l’environnement et au développement durable, et que nous ne comptons que pour 0,075 %… ».

Alors Didier Malé a épluché les subventions du budget culture. Pour voir. « Le Conseil Général subventionne des joueurs de tarot, de pétanque, des associations de guitaristes. Certaines ne sont même pas du département ! Si ça continue comme ça, nous organiserons des concours de belote à la fin de chaque assemblée générale : nous retrouverons peut-être des subventions au lieu de devoir doubler le prix des cotisations de nos adhérents… ».

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C’est une décision choquanteFranck Deboise . Président de Pas de Centrale en Basse Automne, association partenaire du ROSO

A l’annonce de la décision du Conseil Général de supprimer sa subvention accordée au ROSO, Franck Deboise, président de l’association Pas de Centrale en Basse Automne , a réagi vivement.

« Cette décision, bien au-delà des sommes en jeu, est choquante pour tous les adhérents du ROSO, et en particulier pour notre association , dont le Conseil Général s’est déclaré soutenir l’action à de nombreuses reprises. Rappelons que le ROSO était à nos cotés dans toutes les procédures juridiques que nous avons menées au tribunal administratif d’Amiens ».

 

Stéphanie Forestier – Le Parisien du 23 avril 2012

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