Un plan de surveillance sanitaire dans les champs du Plateau picard

Plusieurs dizaines d’exploitants agricoles ont épandu par erreur un pesticide très puissant sur leurs cultures. Une surveillance sanitaire a été mise en place pour en contrôler les conséquences. (LP/Arnaud Dumontier.)
Plusieurs dizaines d’exploitants agricoles ont épandu par erreur un pesticide très puissant sur leurs cultures. Une surveillance sanitaire a été mise en place pour en contrôler les conséquences. (LP/Arnaud Dumontier.)

Un plan de surveillance sanitaire vient d’être mis en place en ce mois d’avril par la direction départementale du territoire (DDT) et l’agence régionale de Santé (ARS) sur le Plateau picard. Objectif : surveiller les conséquences de l’épandage par erreur d’un puissant herbicide dans plusieurs champs au nord de l’Oise.

Le Droïd, c’est le nom de ce produit phytosanitaire commercialisé par le géant américain Dow AgroSciences, avait été mal étiqueté. Alors qu’au printemps 2014 les exploitants pensaient utiliser un insecticide classique, ils épandaient un produit huit fois plus puissant. Les agriculteurs s’étaient vus contraints de faucher leurs cultures, 3 500 t de blé au total, tout en étant indemnisés.

L’association environnementale du ROSO avait alors alerté sur les conséquences que pouvait avoir cet incident sur la santé des habitants : « C’est un herbicide. Il peut donc infiltrer les sols, rejoindre les nappes phréatiques et se retrouver dans l’eau potable », confirme Didier Malé, président du ROSO.

Un plan de surveillance sanitaire a donc été mis en place par les autorités. Pour l’établir, les zones où le Droïd a été épandu, les rivières et les points de captage d’eau potable proches ont été repérés. Après cette analyse, les stations de pompage de la Neuville-Roy, Avrechy et Saint-Remy-en-l’Eau ont été retenues et font l’objet d’une surveillance particulière. Des prélèvements d’eau potable ont été effectués en février et analysés par le laboratoire LDAR afin de repérer les molécules composant le Droïd. Tous les résultats se sont révélés négatifs. « Néanmoins, il est prévu une autre campagne de prélèvements et des analyses vers juillet, car les molécules mettent du temps à rejoindre les nappes phréatiques », indique Didier Malé. Ce suivi pourrait se dérouler en plusieurs phases.

Si un dépassement des limites de qualité fixées par la réglementation était constaté, « l’ARS en informerait la personne responsable de la production et de la distribution d’eau concernée afin que des actions correctives soient mises en œuvre. Un suivi renforcé est mis en place et une restriction d’usage de l’eau peut être prononcée », rassure la préfecture.

Stéphane Hancq – Le Parisien – 26 avril 2015