Ils sont sur tous les fronts. L’urbanisme, l’eau, les décharges, les pesticides… Les infatigables bénévoles du Roso, cette fédération qui regroupe quelque 70 associations de défense de l’environnement de l’Oise, innovent en créant un jeu de société appelé « Jeu de la concertation ».
Une façon ludique pour emmener les élus et les habitants sur un chemin peu attractif, celui du plan local d’urbanisme (PLU).
« Les PLU se résument aujourd’hui à une chose simple : où peut-on mettre les zones constructibles ? caricature volontairement Didier Malé, le président de l’association. Or, normalement, on regarde plusieurs aspects. Les transports, les bâtiments à classer, le patrimoine à protéger… » Et défaut principal selon le quinquagénaire : la concertation auprès des habitants, très insuffisante. D’où l’idée d’un jeu pour que les « élus et les citoyens s’approprient des projets pour les vingt ans à venir », dit-il.
Comment ça marche ?
Des cartes, une réglette, un tableau et des idées… Le jeu de la concertation n’en demande pas plus. L’idée consiste à réunir entre 40 à 50 personnes qui seraient réparties sur plusieurs tables. Le jeu compte 10 cartes thématiques : « vivre », « se déplacer », « habiter », « devenir », « vieillir »… Les participants en retiennent cinq selon leur priorité. Celles-ci sont ensuite disposées sur une réglette. Les habitants vont alors choisir la première carte et travailler à partir de sous-thèmes. Si on parle transport, des idées, des problématiques vont forcément émerger. Elles seront notées sur un tableau. Et tout élu suffisamment attentif pourra s’inspirer de ce qu’il a entendu bien au-delà du PLU. « Notre mission s’arrête à cette soirée de concertation », indique Didier Malé.
Deux élèves ingénieurs ont planché sur le projet. Puis le Roso a fait appel à une société d’édition missionnée pour élaborer le « Jeu de la concertation ». Le prototype vient tout juste d’être livré. « Notre but est de faire révéler les idées, les attentes des habitants », poursuit Didier Malé.
Les membres ont envoyé un courrier aux 693 maires du département pour les informer de ce nouvel outil à leur disposition. Treize ont répondu, dont celui de Chambly, David Lazarus (PS). Le jeu a même été présenté lors d’un conseil municipal : « Ce qui m’a séduit est cette façon différente de réfléchir en groupe, explique le premier magistrat. L’intérêt de ce jeu est qu’il peut s’adresser à la fois à la population et aux élus. Je vais essayer de le tester au sein du conseil. »