Toujours plus de vols, malgré les promesses des élus. Rien ne semble devoir freiner le développement impressionnant de l’aéroport de Beauvais-Tillé. Au fil des années, les Boeings des compagnies low-cost sont sans cesse plus nombreux à rallier les capitales européennes depuis l’Oise.
Erigée comme le seuil à ne pas dépasser, la barre des 21 000 vols commerciaux par an est déjà franchie.
Le plan d’exposition au bruit (PEB) approuvé en 2001 sur une base de trafic de 14 000 mouvements annuels est aujourd’hui obsolète. Un PEB est en cours d’élaboration sur des hypothèses très ambitieuses : 28 000 mouvements à court terme, 30 000 à moyen terme et 32 000 à long terme. Une augmentation de 50% par rapport au trafic act ! Des perspectives de développement, donc de nuisances, qui suscitent la colère des associations de défense de l’environnement.
« Jusqu’à maintenant, les dirigeants de l’aéroport ont toujours parlé d’un développement maîtrisé. Aujourd’hui, plus rien n’est sous contrôle, s’emporte Didier Malé, le président du ROSO (Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise). Il est temps d’ouvrir un vrai débat sur un plafonnement du nombre de mouvements. »
Pourtant, le président du syndicat mixte de l’aéroport de Beauvais-Tillé (SMABT), Yves Rome, par ailleurs président PS du département, s’est prononcé. « Dans ses déclarations officielles, M. Rome a fixé un seuil de 21 000 mouvements, confirme Didier Malé. Il l’a répété à l’inauguration du terminal T2, précisant que ce seuil était une sécurité pour les riverains… »
Aujourd’hui, le 9e aéroport de France ne s’impose plus de limites. Dans une lettre adressée à l’Adera, Association de défense des riverains de l’aéroport, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) affirme qu’« un plafonnement serait de nature à impacter fortement l’activité de la plate-forme et qu’une telle mesure ne semble pas pouvoir être retenue. »
Pas de quoi décourager les associations. Après Fouquenies mercredi et Troissereux hier, l’Adera organise ce soir, à 20 heures, une réunion d’information sur le nouveau projet de PEB à Milly-sur-Thérain. L’enquête publique promet d’être mouvementée dans les 20 communes concernées par le plan…
David LIVOIS – Le Parisien – Le 14 octobre 2011