La société de Méru et Noyon fait l’objet d’une enquête diligentée par le parquet pour non respect de la législation sur les installations classées.
C’est tout mauvais pour Écobois. Spécialisée dans le recyclage des bois de déchetterie, cette société de Méru a vu débouler les gendarmes et le parquet de Beauvais, mercredi 9 mars au matin.
Un «déploiement impressionnant », rapporte une source proche de l’enquête, auquel ont encore participé des inspecteurs du Travail, des services fiscaux, de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.
Il y a quelques années, Grégory Blot, agriculteur, étend ses activités. Il crée la société Écobois, dont l’un des établissements se situe le long de l’autoroute A16 à Méru, et l’autre sur l’ancienne friche de Jacob-Delafon à Noyon.
La justice plus têtue que le Pdg
Deux sites dévolus au stockage et à la transformation des déchets du bois, vieilles portes mises au rebut, meubles usagés, palettes réformées.
L’agriculteur entreprenant monte également une société spécialisée dans le traitement des déchets verts, Valorisol, à Villeneuve-les-Sablons.
Mais depuis plusieurs années, le Pdg est dans le collimateur de l’administration… et maintenant de la justice. Alors que sa société a énormément grossi et que ses stockages sont devenus très importants, la DREAL lui reproche «de n’avoir jamais pris la peine de demander un agrément au titre des installations classées. »
En septembre 2010, la société s’était d’ailleurs vue notifier des arrêtés préfectoraux lui intimant l’ordre de suspendre son exploitation. Le Pdg n’en a visiblement pas tenu compte…
Le parquet a donc ouvert une enquête préliminaire pour «poursuite d’une exploitation classée sans autorisation ». Les investigations en cours portent également sur d’éventuelles négligences au respect de l’environnement.
Des infractions passibles d’un an d’emprisonnement. «Tous ces bois contiennent des colles toxiques qui peuvent être source de pollution ou d’intoxication », note la DREAL.
Tandis qu’à Méru des nuages de poussière pourraient atteindre l’autoroute A16, et qu’à Noyon un incendie ferait craindre le pire aux habitations voisines. Contacté par le Courrier picard, Gérard Blot n’a pas souhaité s’exprimer. Écobois emploie une vingtaine de personnes.
PASCAL MUREAU
Le Courrier Picard – 16 mars 2011