32 000 mouvements par an, soit près de 4,5 millions de passagers : tel est le nouveau plafond fixé par le plan d’exposition au bruit de l’aéroport qui sera publié en mars 2012.
L’aéroport bouscule tout. Rien ne saurait entraver sa course exceptionnelle avec un trafic voyageur multiplié par trente et les emplois par dix en quinze ans. Le Roso, association de défense de l’environnement «généraliste », partenaire critique et parfois contradicteur des pouvoirs publics dans l’Oise, vient d’en faire l’expérience.
Le ROSO siège et vote à la commission de l’environnement de l’aéroport (CSEA). Cette commission consultative, mais non «décisionnelle », s’est prononcée le 6 octobre en faveur du nouveau plan d’exposition au bruit (PEB) de l’aéroport. Double échec pour le Roso qui n’a pas obtenu un vote préalable sur le nombre de mouvements (atterrissages et décollages) passant de 21 000 à 32 000 dans la nouvelle mouture, et n’a pu que constater la défection des élus. Didier Malé, président du ROSO, a commenté ainsi ce vote : «Il est clair qu’en ne souhaitant pas un vote sur le plafonnement des mouvements avant celui sur le PEB, les citoyens sont pris en otage de décisions unilatérales de l’exploitant et du gestionnaire de l’aéroport appuyé par la direction de l’aviation civile. Mais la démocratie a été tuée par le vote du PEB, par 14 voix pour et 10 contre. En effet, si les associations ont voté à l’unanimité contre (8 voix), nous pouvions attendre la majorité «contre » venant du collège des élus représentant 8 voix. Seules deux voix «contre » se sont ajoutées aux associations » constatait M. Malé.
Sur dix-neuf communes concernées par le plan «sonore » de l’aéroport, sept ont émis explicitement un avis défavorable contre ce projet de document, sept autres n’ont pas émis d’avis. L’aéroport, faiseur de majorité «introuvable », illustre à nouveau son pouvoir d’influence sur la vie institutionnelle locale.