477006261_3206687_1Le Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise est partie civile contre Méru auto pièces, et traîne plus de six communes devant le juge.

Quelques mois après l’abandon du projet de centrale à Verberie, le ROSO, regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise, ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. De recours en plaintes, en passant par les procès, Didier Malé, président de l’association de défense de l’environnement va passer de longs mois à arpenter les tribunaux isariens et picards.

Le ROSO s’est fait connaître du grand public lors de la bataille contre la centrale à gaz de Verberie. Durant cinq ans, les associations environnementalistes se sont opposées à la municipalité. « Je l’avais dit, aux médias, dès le début : On gagnera ! » lance Didier Malé, président du ROSO, qui rassemble 85 associations de défense de l’environnement.

« L’abandon de la centrale est un cas de jurisprudence »

Même si ce combat est fini, Didier Malé le conçoit comme une base, un tremplin pour la suite. « L’abandon de la centrale est un cas de jurisprudence très important en Picardie et en France. C’est une belle victoire, certes. Mais elle est surtout intéressante puisque nous avons gagné sur le fond et pas sur la forme. »

Le combat de la centrale est l’arbre qui cache la forêt. Depuis 1975, le ROSO s’évertue à être un lanceur d’alertes. Pour cette année judiciaire 2013-2014, le regroupement se retrousse les manches.

«On n’a plus de subvention du Département»

Dans les juridictions correctionnelles, le ROSO porte plainte et se constitue partie civile contre des sociétés comme Méru Auto Pièces, dont l’audience est prévue le mardi 8 octobre. Ou bien contre BDK Internégoce à Compiègne. « Ce dossier est important, commente Didier Malé. C’est une entreprise de stockage et d’exploitation de déchets pneumatiques. Le Parquet de Compiègne l’instruit : ça dépasse les frontières du pays ».

Il y a aussi la vigilance au quotidien, comme à Monchy-Humières. Le ROSO a porté plainte pour coupe illégale d’arbres. « Un habitant a donné l’alerte. Il y a eu un déboisement sauvage dans un bois protégé. »

Les plans locaux d’urbanisme d’Amblainville, Monchy-Humières, Verberie, Mesnil-en-Thelle, Péroy-les-Gombries, Courteuil, et d’autres, sont actuellement devant le tribunal administratif d’Amiens ou en appel.

Pour mener à bien ses actions en justice, le ROSO ne peut compter que sur les cotisations des bénévoles. « Nous en avions du conseil général, mais on s’est opposé dans une affaire. On n’en a plus depuis deux ans, rapporte Didier Malé. Je n’en ai pas redemandé. Cela assure notre indépendance. »

Un militant de l’environnement qui tient à préciser : « Nous ne sommes pas politiquement engagés non plus. C’est grâce à cette indépendance qu’on arrive à faire avancer les choses ». Le président du ROSO a la conviction d’être entendu des Parquets, pour faire respecter le code de l’environnement.

ANGÉLIQUE GOYET – Le Courrier Picard – 6 septembre 2013