Pollution PayelleDes boues marron en surface de la Payelle. Il n’en fallait pas moins pour que le Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise (ROSO) saisisse la justice. Il a déposé une plainte le 8 janvier pour pollution généralisée de la Payelle, un affluent de l’Aronde qui traverse les communes de Rémy et Estrées-Saint-Denis.

« Nous avons pu constater des matières fécales en transit et une saturation du lit de la Payelle, explique le ROSO dans son rapport. Ces doses journalières ou hebdomadaires sont stockées tout au long du parcours, notamment dans la traversée de Rémy avec des couleurs marron et des filets rouges, qui peuvent laisser imaginer toutes pollutions chimiques ou pharmaceutiques. »

Didier Malé, le président du ROSO, explique que cette pollution « provient du dysfonctionnement permanent de la station d’épuration d’Estrées-Saint-Denis ». Celle-ci doit être démolie dans quelques mois, puisqu’une nouvelle va ouvrir ses portes en mai, à Rémy, pour prendre en charge les eaux usées de six communes. « Ce n’est pas une raison pour que la commune et son exploitant, Veolia, ne se conforment pas à la réglementation. Cette pollution déposée empêche toute vie aquatique, perturbe gravement l’écoulement des eaux de pluie, et est dangereuse pour la population riveraine », s’insurge Didier Malé.

Les services de l’Etat ont envoyé fin décembre une mise en demeure à la mairie d’Estrées-Saint-Denis. Une réunion s’est tenue jeudi matin à ce sujet. « Un appareil va être installé à la sortie de la station d’épuration pour prévenir le passage de boue, confie Charles Pouplin, le maire (SE) d’Estrées-Saint-Denis. Si malgré cela, le phénomène continue, nous nous sommes engagés à tout nettoyer.D’ailleurs, lorsque la station d’épuration sera détruite, la partie bétonnée de la Payelle sera nettoyée jusqu’à Rémy. » La sous-préfecture prévoit d’organiser une réunion si l’exploitant et la commune manquent à cet engagement. Didier Malé annonce cependant vouloir distribuer des tracts aux habitants des communes concernées. « Ces gens payent leur assainissement or le service n’est pas rendu. »

En 2011 déjà, le ROSO avait déposé une plainte pour pollution, suite à la présence d’une mousse suspecte relâchée par la station d’épuration de Rémy, qui avait subi une avarie.