Afin d’éloigner la future zone d’activités économiques de leurs habitations, les riverains du projet souhaitent qu’elle soit déplacée de 250 mètres.

André Szewczyk, président, accompagné de son trésorier adjoint, David Barbosa, désignant l'emplacement de la ZAE.

«On nous présente comme des opposants au projet, mais c’est totalement faux. Nous réclamons simplement le déplacement de cette zone d’activités de 250 mètres afin qu’elle ne soit plus collée à nos jardins.»

En s’installant il y a sept ans au hameau d’Argenlieu, après avoir résidé plus de trente ans à Avrechy, André Szewczyk, directeur commercial à la retraite, pensait avoir trouvé le havre de paix et de tranquillité qu’il recherchait.

Une tranquillité que cet habitant de la rue Rideau Magdeleine craint de voir aujourd’hui mise à mal avec la création, derrière les habitations, d’une zone d’activités économiques (ZAE).

Constat d’huissier

En novembre dernier, un courrier, signé par 54 familles riveraines, est ainsi adressé à Frans Desmedt, président de la communauté de communes du Plateau picard, afin d’obtenir des informations sur les sociétés susceptibles de s’implanter sur cette zone d’activités.

Une copie est adressée au maire de la commune, Gérard Quesnel, dans laquelle André Szewczyk annonce qu’il va créer une association pour la défense de l’environnement, du cadre de vie et du patrimoine (DECVP). L’association a vu le jour en décembre et compte une quarantaine d’adhérents.

«Elle est totalement apolitique, tient à rappeler M.Szewczyk, qui la préside.Notre seul objectif est de préserver notre environnement.» Et si les riverains se sont mobilisés aussi rapidement, c’est qu’ils craignent justement une dégradation de leur cadre de vie.

«La centrale de béton, ouverte il y a deux ans, est déjà source de nuisances», poursuit le président, citant «le bruit et la poussière. Nous craignons que la situation ne se dégrade encore davantage.»

Les rumeurs qui circulent sur les noms des entreprises intéressées sont d’ailleurs loin de les rassurer. «On nous parle d’une entreprise de travaux publics, d’une autre de logistique… Soit des activités bruyantes et polluantes en limite de nos propriétés.»

André Szewczyk explique avoir multiplié les rendez-vous avec Messieurs Desmedt et Quesnel, «sans succès. Nous savons qu’en plus des nuisances, nos maisons vont perdre de leur valeur. Or, il y a beaucoup de retraités dans la rue, des gens qui ont travaillé toute leur vie et qui risquent de tout perdre.»

Ce que réclame l’association: «Que la ZAE soit déplacée de 250mètres, car ce ne sont pas les quelques malheureux arbres qui ont été plantés le long de nos propriétés qui vont changer quelque chose aux nuisances. Sans compter que le terrain est en pente et que nous craignons les inondations et les coulées de boue.»

L’autre solution envisagée par l’association serait que «seuls de petits artisans soient autorisés à s’implanter le long des jardinset non de grosses entreprises». L’association a fait dresser un constat d’huissier en février et n’hésite pas à évoquer d’ores et déjà la possibilité de saisir le tribunal administratif.

«Je me battrai jusqu’au bout car ces entreprises vont faire de nos vies un enfer», termine André Szewczyk. Qui invite les décideurs à «faire preuve d’un peu de bon sens.»

Sylvie Molinès – Le Courrier Picard – Le 11 avril 2012

Association DECVP, André Szewczyk (président): 06 83 92 46 39. Le bureau est constitué de Romain Steinbauer (vice-président), Gilbert Machin (trésorier), David Barbosa (trésorier adjoint), François Cohen (secrétaire) et Gérald Vaillant (secrétaire adjoint).