L’association de défense de l’écologie ROSO (Regroupement des Organismes de Sauvegarde de l’Oise) vient de porter plainte contre X pour pollution. Son vice-président, Claude Blondel, également président de l’APPEVA (Association de Protection de la Vallée de l’Aronde) a découvert, lors d’une promenade, que le cours d’eau qui traverse le village de Rémy, la Payelle, moussait étrangement au niveau de la station d’épuration.

« Mes premières constatations remontent au 21 janvier. Si la rivière Aronde, au pont de Beaumanoir, montre un débit correct et une bonne qualité d’eau et la présence d’herbiers réguliers, son affluent, la Payelle, ressemble plutôt à un exutoire d’égout. » Car une eau usée non traitée comporte des solvants, des détergents, des graisses, des débris organiques en tous genres. « L’odeur est nauséabonde dans le ru qui suit son cours jusqu’au marais de Lachelle, avant de se jeter dans la rivière Aronde. »

Une pièce s’est cassée

Claude Blondel estime que ce marais, grâce à sa végétation de bonne qualité, filtre en bonne partie l’eau et que l’Aronde (elle-même affluent de la rivière Oise), pour l’instant, n’est pas encore sujette à une pollution.

Cette mousse suspecte localisée ici et là sur la Payelle est relâchée par la station d’épuration de Rémy qui a subi une avarie. Une pièce s’est cassée. « Un moto-réducteur s’est broyé », explique Denis Panse, maire de Rémy et président du syndicat intercommunal Rémy-Francières-Hémévillers. « C’est un engin qui malaxe les eaux usées et les oxygène. C’est grâce à cela que les bactéries peuvent faire leur travail et dégrader les traces de pollution. » La Nantaise des eaux, la société qui exploite la station, a commandé une pièce de rechange. « Le temps qu’elle soit installée, elle a mis un système de remplacement provisoire, précise Denis Panse. Des analyses sont faites régulièrement. Nous n’avons plus qu’une chose à faire : attendre que la pièce soit remplacée. »

Pour plus de prudence, Claude Blondel a prévenu la police de l’eau, l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques) afin qu’elle garde un œil sur l’évolution de ce petit cours d’eau. « Mais je me demande quand même s’il va y avoir des conséquences sur la nappe phréatique », s’interroge le président de l’Appeva.

Denis Panse est bien conscient du problème et assure faire son maximum. Sa station date de 1983 et depuis 1999, le syndicat intercommunal a dépensé plus de 200000 € en études pour la remplacer par une grande station d’épuration qui traiterait les eaux polluées de sept communes. « Tout prend beaucoup trop de temps, déplore-t-il. Nous devons encore changer les statuts du syndicat en vue d’y intégrer les communes qui voudraient se joindre à nous. »

Stéphanie Forestier – Le Parisien 6 février 2011