Décharge du Bois du roi : des avis multiples, mais pour la plupart réservés
Depuis quelques mois, les avis officiels se multiplient quant à la procédure administrative relative la création d’un plan local d’urbanisme (PLU) dans la commune de Péroy-les-Gombries (canton de Nanteuil-le-Haudouin). Celui-ci devant permettre la création du centre de déchet dit du «Bois du Roi». Ce n’est plus un secret pour personne. Arnaud Foubert, le président de la communauté de communes du Pays de Valois l’indique noir sur blanc dans sa propre réponse : « C’est avant tout la reprise d’activité d’une ancienne carrière située au nordest de la commune, accompagnée d’une activité de centre de traitement de valorisation des matériaux incluant un centre d’enfouissement technique, qui motive la procédure de PLU. » Le responsable intercommunal a émis, au nom de sa structure, un avis favorable. Ceci étant dit, ce n’est pas une surprise, puisque feu Jean-Claude Nau, maire de Péroy, décédé en septembre, était à la fois un ardent défenseur de l’implantation du centre sur sa commune et… vice-président de la CCPV. Cependant, Arnaud Foubert a assorti sa réponse d’un nombre conséquent de réserves. Il a notamment rappelé que le projet se trouve en lisière d’une zone Natura 2000, mettant ainsi en lumière quelques zones d’ombres au niveau de la compatibilité avec plusieurs objectifs de préservation de la biodiversité. Arnaud Foubert a également fait état de plusieurs remarques ou interrogations sur « la description du trafic routier » engendrée par l’activité, qui est apparue aux membres de la CCPV comme « insuffisante». « Il est rappelé que le trafic routier sur la RD136 représente 5 048 véhicules par jour, dont 2% de poids lourds, a précisé le président de la communauté de communes. Les nuisances liées toucheront essentiellement la commune d’Ormoy-Villers (canton de Crépy-en-Valois), puisque les accès au site seront aménagés sur cette commune. D’une manière générale, nous regrettons que les incidences et les mesures compensatoires aux projets n’aient pas été traitées à l’échelle intercommunale. »

APPEL À UNE CONCERTATION «DE GRANDE AMPLEUR»

La CCPV n’est pas la seule à avoir fait part, officiellement, de son scepticisme, dans le cadre de l’enquête publique. Ainsi, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement s’est, elle aussi, montée dubitative. « L’opportunité du projet, au regard de l’objectif de réduction des quantités de déchets enfouis et de l’objectif de préservation de la biodiversité n’est pas clairement démontrée », a transmis le préfet de l’Oise Nicolas Desforges.

Les associations de préservations de l’environnement, comme le ROSO, n’ont pas été en reste. Encore que Didier Mallé, président de la structure a préféré mettre en cause l’attitude du commissaire enquêteur lors de sa visite. Celui-ci aurait rappelé, parfois sèchement, que le but de l’enquête publique était bien le non pas le cas particulier du futur centre d’enfouissement, selon le défenseur de l’environnement.

De leurs côtés, les associations Valois environnement et Crépy environnement notent scrupuleusement toutes ces informations qui, à leurs yeux, vont dans leur sens. Et d’en appeler à une « concertation publique, démocratique et intercommunale de grande ampleur », à l’instar de la mobilisation générée par le projet de centrale combiné-gaz à Verberie.

Le bois du roi est une zone Natura 200 de 3 000 hectares de superficie, qui s’étend sur les trois cantons du Valois. Le projet de centre de déchets en lisière, entre Ormoy-Villers et Péroy-Les-Gombries, nourrit quelques craintes sur sa biodiversité.

Source : http://www.oise.fr/