La commissaire-enquêtrice vient de donner un avis défavorable sur le projet de centre multifilières porté par le Symove. Elle remet notamment en question le choix du site.

Une nouvelle encourageante ». Après trois années de combat acharné, Agnès Clary-Wavrin, farouche opposante au projet d’un second incinérateur dans l’Oise, vient de remporter une belle victoire.

La commissaire-enquêtrice a rendu un avis défavorable sur le futur centre de déchets prévu à Villers-Saint-Sépulcre. Dans son rapport, cette dernière estime que «si le projet a des aspects positifs, ils sont annulés en grande partie par le choix du site ».

1 – LA VOIE FERRÉE CREIL-BEAUVAIS

Située à 150 mètres du site, elle a été présentée comme un atout dans un avenir indéterminé par Symeo. «Elle ne sera par utilisée en parti compte tenu des coûts. L’approvisionnement se fera par camions et par la route », contredit le rapport.

2 – LA REDYNAMISATION DE LA ZONE

Souhaitée par Symeo, elle reste très hypothétique pour la commissaire. «Il n’y aura pas de valorisation chaleur dans l’immédiat… » Elle propose de rapprocher l’installation, de l’agglomération de Beauvais, dont les besoins en chaleur sont loin d’être couverts entièrement par la seule chaudière à bois.

3 – LA DÉPOLLUTION DU SITE

Les éventuelles mesures de dépollution du site de l’ancienne usine GE-Plastics n’étaient pas connues avant l’ouverture de l’enquête publique. Un plan de gestion, mené par la société IEP, est toujours sur le bureau des services préfectoraux. La commissaire «déplore cette logique ». «Les polluants sont confinés dans une décharge de cyanure, explique Didier Malé, président du Roso. Des travaux remettraient en circulation les nappes d’eau superficielle, avec un risque de tout remettre en route. »

4 – DIMENSIONNEMENT DE L’ÉQUIPEMENT

Le centre multifilières a une capacité de traitement de 134 000 tonnes par an, dont 20 000 en unité de valorisation organique. «Ce dimensionnement va au-delà de la quantité traitée actuellement par le Symove. Il espère le ralliement de deux communautés de communes. Les Sablons qui ont choisi le SMVO (à l’est du département) et la Picardie verte qui n’a pas l’intention de rompre ses engagements avec le centre d’enfouissement technique de Thieulloy-Abbaye ». Les mesures de réduction des déchets à la source n’auraient également pas été suffisamment prises en compte.

Alain Vasselle, président du Symove, ne se décourage pas pour autant. «On répondra au préfet à toutes les inquiétudes émises par la commissaire. Il n’est pas question de changer le lieu, aucun élément ne le justifie. »

Le Courrier Picard – FANNY DOLLÉ – Le 13 octobre 2011